11/04/2019
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(A l’occasion de la visite du Pape au Maroc)
hammad kabbadj
Lorsque le prophète ( pbsl) a émigré à Médine, il a fondé une communauté musulmane qui repose sur deux piliers sociaux :
Ainsi cette coexistence avait deux dimensions :
La première dimension est politique, couronnée par la charte de Médine qui comporte un traité entre musulmans et juifs, nous en citons quelques clauses :
Des lors, nous pouvons considérer que cette charte illustre une belle toile de la civilisation islamique qui veillait à favoriser des relations humaines basées sur la tolérance, le vivre-ensemble et l’entraide.
La deuxième dimension est sociale, illustrée par le comportement exemplaire et humain du prophète (pbsl) envers les juifs, nous reprenons ci-dessous quelques illustrations de ce comportement idéal et sans égal dans nul autre religion.
Première illustration :
Abd ar- Rahman Ibn Abi Layla a dit : ” Sahl ibn Hounayf et Qays ibn Sa’d étaient un jour assis à al-Qadisiyya lorsqu’un convoi funèbre vint à passer près d’eux . Comme ils s’étaient levés , on leur dit : C’est le convoi d’un homme du pays , c’est-à-dire un tributaire * . – Le Prophète (pbsl) , répondirent-ils , se leva un jour devant un convoi funèbre , et , comme on lui faisait remarquer que c’était celui d’un juif , il répliqua : N’est-ce donc pas une âme ! “
Deuxième illustration :
«Un garçon juif servant de domestique chez le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) tomba malade et il (le prophète ) se rendit à son chevet, histoire de s’enquérir sur son état de santé. Il s’assit près de sa tête et lui dit:
Convertis-toi à l’islam. Le garçon regarda son père qui se tenait debout près de sa tête. Ce dernier lui dit:
Obéis à Aboul Qassim. Puisse Allah le bénir et le saluer. Le garçon se convertit à l’islam. Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) quitta les lieux en disant: Louanges à Allah qui l’a sauvé de l’enfer. (Rapporté par al-Bokhari,1356).
Troisième illustration :
Allah envoya deux anges qui dirent au prophète qu’il est atteint de sorcellerie et lui désignèrent l’endroit où était caché le sortilège. Le prophète dit: deux hommes (c’est à dire deux anges à aspect humain) vinrent à moi. Un s’est assis près de ma tête et l’autre près de mes pieds. Le premier a demandé : que lui est-il arrivé ? L’autre a répondu : de la magie a été employée contre lui. Le premier a demandé : qui l’a employée ?
Il a répondu : Labid Ibn Asam. Il a demandé : dans quoi est-elle contenue ? Il a répondu : dans un peigne et des cheveux couverts de la bractée d’un dattier mâle. Il a demandé : où est-il ? Il a répondu : sous une pierre au fond de Dhi Arwan (ou Dharwan), le puits de Bani Zurayq. Il a demandé : que devrait être fait à ce sujet ? Il a répondu, le puits devrait être vidé et cela devrait être retiré de sous la pierre.
Le Prophète envoya Alî, Amar Ibn Yasir et Zubaïr retirer le sortilège qui se trouvait dans un puits. L’eau fut retirée et on retrouva le spathe. Là, ils découvrirent à part le peigne et les cheveux une corde avec 11 nœuds et une figure de cire transpercée d’épingles.
Jabrael vint et lui dit de réciter les Mu`awwidhatayn. Pendant qu’il récitait, verset après verset, un nœud se défaisait et une épingle sortait à chaque fois, jusqu’à ce que ce qu’au dernier mot, tous les nœuds soient défaits et toutes les épingles enlevées, et il était entièrement libéré du charme.
Après cela, il appela le juif Labid et le questionna. Il avoua et le Prophète le laissa partir, car il ne se vengeait jamais de quiconque lui avait fait du mal. Il refusa même d’en parler aux autres, disant qu’Allâh lui avait redonné la santé ; et que donc il ne voulait pas inciter les gens contre personne.(Hadith rapporté par El Boukhari)
Quatrème illustration :
Selon Jabir une juive de Khaybar avait empoisonnée un mouton et l’avait offert au prophète qui était entouré de quelques uns de ses compagnons honorables. Il les invita alors à manger avec lui et prit une part de l’épaule. A sa première bouchée, le Messager de Allâh Salla l-Lâhou `alayhi wa s-sallam dit: » Levez vos mains, l’épaule de ce mouton me dit qu’il est empoisonné « . Ils se freinèrent immédiatement.
Le prophète MouHammad convoqua alors Zaynab et lui demanda : » As-tu introduit du poison dans ce mouton ? » Elle répondit : » Oui ». Il lui demanda alors : » Pourquoi as-tu fait cela ? » Elle dit : » Je me suis dit que si tu étais prophète alors Dieu te protègerait et tu ne serais pas nui et que si tu étais menteur, les gens seraient soulagés par ta mort ». Zaynab poursuivit ses propos en disant : » J’ai maintenant la preuve de ta véracité, et je te prends à témoin qu’il n’est de dieu que Allâh et que tu es Mohammad le Messager de Allâh. Je suis ta religion ! le prophète l’a ensuite pardonné.
Ainsi, les préceptes tels que la coexistence et la tolérance puisent leurs fondements du principe coranique illustré dans les versets des sourates de l’éprouvée et des appartements ( Al Moumtahanah et AlHoujourate)
Allah dit : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur »
Allah a dit aussi : « Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables »
Nous remarquons dés lors que le Coran a exhorté les musulmans d’asseoir leur comportement avec les juifs et les chrétiens sur les valeurs de « l’interconnaissance », « la Bienfaisance » et « l’équité » c’est-à-dire l’impartialité.
Ainsi, sur l’échelle des valeurs humaines, l’équité, l’interconnaissance et la tolérance occupent une place supérieure par-rapport à celles de la coexistence et la tolérance.
En outre, Allah fait référence dans un verset coranique à « l’entraide » « entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété »
(5/2)
Ainsi, ce verset a été révélé en vue d’orienter le comportement des musulmans envers les non-musulmans.
Ce fut donc la manière avec laquelle le prophète (pbsl) entretenait ses rapports avec les juifs et les chrétiens du point de vue politique et social. En Revanche, du point du vue du crédo (l’unicité). Le prophète (pbsl) a toujours condamné toutes formes d’idolâtrie et de paganisme qui se sont immiscés dans le judaïsme et le christianisme.
En effet, les positions du prophète (pbsl) récusant les cultes de l’idolâtrie sont nombreuses, nous en citons une seule en rapport avec la question de l’appel à la prière.
Abou Omyr rapporte d’Anas qui le tenait de ses oncles issus des Ansar que le Prophète se préoccupa de la recherche de la meilleure manière de rassembler les gens pour la prière. On lui suggéra l’utilisation d’un drapeau dont le déploiement indique l’arrivée de l’heure de la prière et impliquerait que ceux qui le constateraient informeraient les autres. Mais cet avis ne rencontra pas son agreement. Puis on lui mentionna l’usage d’une trompette comme les juifs, ce qui le fait dire en guise de désapprobation que c’était une affaire de juif. Puis on évoque l’usage d’une cloche à la manière des chrétiens, ce qu’il récusa en disant que c’était aussi une pratique chrétienne. Abd Allah Ibn Zayd Ibn Abd Rabbih quitta la scène très préoccupé à cause du souci du Messager d’Allah. Puis il fit un rêve au cours duquel on lui montra l’adhan. Dès le lendemain il se présenta au Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) et lui dit : ô Messager d’Allah : J’étais à moitié endormis quand quelqu’un vint me montrer la modalité de l’appel à la prière. Auparavant, Omar Ibn al-Khattab avait fait un rêve identique et l’avait dissimulé pendant 20 jours. Ensuite, il l’en informa qui lui dit : « Qu’est-ce qui t’avait empêché de me le dire ? – Abd Allah Ibn Zayd m’a précédé et j’ai eu honte… dit Omar. Le Messager d’Allah dit : Bilal, lève-toi et fais ce qu’Abd Allah Ibn Zayd te dira. Ainsi Bilal prononça l’adhan. (rapporté par Abou Dawoud – Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde – dans ses Sunan, 420
Le grand Savant Ibn Taymia dit dans « اقتضاء الصراط المستقيم (1/ 356, « Le prophète (pbsl) a récusé l’usage de la trompette à l’instar des juifs et l’usage de la cloche à l’instar des chrétiens du fait que ce sont des pratiques juives et chrétiennes.
Décrire une chose après l’avoir statué juridiquement, revient à en être la raison. ( de son statut juridique)
Si donc l’usage d’une pratique chrétienne ou juive a été désapprouvé par le prophète (pbsl), Qu’en est-il donc du fait de mélanger l’appel à la prière à des chants chrétiens et juifs ?
Rejeter toutes ses pratiques, reflète une ardente volonté de réforme en vue de laquelle Allah a envoyé son messager, afin de remédier aux déficiences relatives au dogme qui ont atteint le Judaisme et le christianisme et purger ainsi leurs croyances de tout culte d’idolâtrie qui associe la divinité à autre qu’Allah qui n’a jamais engendré, n’a pas été engendré non plus et que nul n’est égal à Lui. »
Les théologues et les historiens ont ainsi révélé que le christianisme a été marqué par le paganisme romain, grec, et perse desquels, il a puisé son dogme et sa pratique du culte.
La trinité en est la parfaite illustration, car cette dernière a été pratiquée chez les hindous, les bouddhistes bien avant les chrétiens. Nous citons ainsi Faber qui dit dans son livre « l’origine de l’idolâtrie paganiste » : « comme on trouve chez les hindous une triade compsée de brahma vishnu et shiva on trouve chez les bouddhistes aussi une triade qui considère que Bouddha est Dieu
C’était le cas aussi pour les égyptiens de l’antiquité qui croyaient à la trinité de Dieu : « Osiris, Isis et Horus ». Les perses, les grecques, les romains, les assyriens, les phéniciens, les scandinaves, les mongols, ainsi que les mexicains et les canadiens étaient également croyants à la trinité de Dieu.
C’est ainsi que l’Islam a condamné d’une manière stricte toutes formes d’idolâtrie et a réfuté formellement l’idée que Jésus paix et bénédiction sur lui aurait un quelconque caractère divin ou qu’il ait un lien de parenté avec Dieu et il a considéré ceci, une grave falsification du message du prophète Moise et Jesus.
Les Juifs disent: « ‘Uzayr est fils d’Allah » et les Chrétiens disent: « Le Christ est fils d’Allah. » Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu’Allah les anéantisse ! Comment s’écartent-ils (de la vérité) ? Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Maryam (Marie), comme Seigneurs en dehors d’Allah, alors qu’on ne leur a commandé que d’adorer un Dieu unique. Pas de divinité à part Lui ! Gloire à Lui ! Il est au-dessus de ce qu’ils [Lui] associent. ( 9/30-31)
Somme toute, je salue les efforts du Maroc qui contribuent à renforcer la coopération et les liens avec le Vatican et je me félicite ainsi, de la visite du Pape datant du 30 et 31 Mars 2019 et de l’honorable accueil que sa majesté Mohamemd VI le lui a accordé en vue de répandre les valeurs de la coexistence et de la tolérance entre toutes les religions et qui par-ailleurs s’opposent à toute tentative de judaïsation de Jerusalem. Cependant je témoigne mon désaccord par rapport à l’idée d’associer l’adhan à des chants religieux chrétiens et juifs.
L’unicité d’Allah est un fondement religieux, et le rite de l’Adhan en est l’expression formelle, ce noble fondement ne doit être mélangé avec des expressions paganistes qui se sont immiscés dans la religion de notre prophète Moise et celle de notre prophète Jésus, paix et bénédiction sur eux.
La Tolérance et la coexistence sont l’un des piliers fondamentaux de l’éthique en Islam qui ne peuvent être établis que dans le cadre du principe éternel : « Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et Mohammed est son messager » ( pbsl)
Il n’est guère admis en Islam et ce dans toutes les écoles juridiques de recourir à un principe éthique qui violerait celui de la Foi.
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