11/01/2015
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…Une conférence doit potentiellement changer la vie de ceux qui l’écoutent, mais cela ne se fera qu’à certaines conditions, et surtout qu’avec une véritable éducation.
Alors, mes frères et sœurs, je me permets de nous poser quelques questions fondamentales :
° « Assistons-nous à des cours avec nos corps et nos âmes ou sommes-nous des consommateurs de conférences ? »
° « Cherchons-nous à nous réformer spirituellement et intellectuellement ou sommes-nous des musulmans sans “fond” qui ne cherchent la lumière que le temps qu’elle les illumine et leur fasse verser une larme sans réelles conséquences dans nos vies ? »
° « Sommes nous des “illuminés” ou des soumis au Seigneur des mondes avec spiritualité et intelligence de réflexion ? »
L’éducateur des âmes et des intelligences doit absolument donner à ses frères un certain nombre d’outils, et parmi ceux-ci : la remise en question de soi, le respect véritable de la connaissance, la volonté de vivre l’islam et non pas juste de le pratiquer, l’honneur, la droiture et la ferme volonté d’appliquer ce que l’on entend.
Tous ces points n’ayant pour seul but que l’apprentissage, la compréhension, et le ressenti de l’unicité d’Allah (le « tawhid »). Mais n’entendra vraiment que celui qui comprend, et ne comprendra que celui qui sait écouter.
Une conférence, un cours, sont des moments privilégiés avec notre Seigneur. Avant de s’y rendre, on se pose la question : « Pourquoi y vais-je ? »
« Pour me rapprocher d’Allah » nous répond notre âme.
Mais ne se rapprochera d’Allah que celui qui est prêt à se remettre en cause, et ne se remet en cause que celui à qui il ne reste plus un atome d’orgueil dans la poitrine.
« Se rapprocher d’Allah » a-t-on dit, cela implique donc des actions concrètes et, soyons honnêtes, une connaissance assimilée est un savoir que l’on applique. Car écouter sans entendre, pleurer sans regretter, se lamenter sans changer : cela ne reflète que la faiblesse d’âme et de conviction de celui ou celle qui vit ainsi.
Combien d’entre nous entendent des conférences sur la fraternité, mais ne la vivent pas ?
Combien d’entre nous entendent des conférences sur le « tawhid », mais doutent dans leurs vies et leurs actes ?
Combien d’entre nous entendent des conférences sur Allah, mais vivent dans le péché permanent ?
Le problème est profond, et il est double. D’une part, les patients n’écoutent pas vraiment les médecins et ne prennent pas les remèdes, d’autre part les médecins sont eux-mêmes malades. Car comme nos adorations nous améliorent, comme le « hajj » nous purifie et comme le « Ramadan » nous rend pieux, une conférence est l’occasion de changer. À ta droite et à ta gauche s’y trouvent tes frères (ou tes sœurs) dans la foi, de véritables personnes qui inspirent, expirent, ressentent, ont des rêves et des objectifs. Les anges entourent l’assemblée et demandent le pardon du Créateur de toute chose pour ceux qui sont venus mettre de la lumière dans leurs vies.
Assister à un « dars » est une adoration exceptionnelle. On y va en état d’ablution, en avance, et on s’assied avec un stylo et une feuille pour y noter les trésors qui nous y sont offerts.
On y écoute avec intelligence, on y comprend avec le cœur et on y prend la ferme résolution d’agir en conséquence. Nous devons cheminer vers notre Seigneur dans la purification de nos êtres et l’augmentation réelle de nos connaissances, car l’illusion du savoir ne donne naissance qu’à l’orgueil, et l’orgueil donne la mort à la raison saine.
Un musulman sans éducation spirituelle et intellectuelle restera souvent à la surface de l l’adoration et de la compréhension de ce qu’est le “tawhid”. Il tombe dans chaque piège et ne se relève que pour mieux chuter. Ainsi, parmi les pièges contemporains se trouve “le din d’internet”. Après les belles paroles et les promesses sans lendemain, l’illusion de la fraternité informatique laisse place à l’égoïsme réel, le vrai, celui qui nous touche, nous trouble et nous déchire.
Et à force d’avoir affaire à des pseudonymes et des titres de forum, on finit par voir le monde et les gens comme des informations électroniques. À cela résulte que les gens n’ont plus l’habitude (ou n’ont jamais prise pour certains) de vivre comme celui qu’il est réellement et non pas comme le personnage imaginaire d’internet qu’il s’est forgé.
Que tu sois plus âgé que lui, que tu as plus d’expérience, que tu sois père de famille, que tu as étudié alors que lui ne peut réciter la fatiha sans faute : tout ça ne compte pas dans son esprit aussi court que l’est son c. v à la rubrique « études ». Plus le temps passe et plus je me rends compte que les anciens avaient raison sur nous : nous sommes très souvent irrespectueux, car nous ne savons même pas ce que signifie le concept du respect. Il se dit en afrique :
« L’ancien en restant assis voit venir de loin ce que le jeune ne voit pas en étant perché sur un arbre ».
Jazahoum Allah khair, comme à l’accoutumée, les anciens éclairent ceux qui daignent les écouter et leur démontrent que l’histoire ne fait que se répéter.
Sourds, aveugles et muets, il semblerait que nous n’ayons pas vu grand-chose venir.
Notre époque est celle de « L’ère du numérique », une révolution dans nos modes de vie, mais est-ce pour le meilleur ou pour le pire ? Pouvoir communiquer avec le monde entier en restant chacun chez soi et en partageant une réalité virtuelle qui, par essence, n’existe pas… Quelle évolution !! Comme si partager sur face book était comme partager dans la vraie vie.
Un « j’aime » nous donne bonne conscience, un mail en chaîne nous fait croire que l’on fait « da’ wa » et une signature virtuelle sur une pétition virtuelle fait de nous des engagés.
Alors, quelle est la solution à ce cancer de la spiritualité qui ravage les rangs de notre communauté ?
Réponse simple et évidente : Le Coran et la Sunna… (à suivre)
وسوم :français
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